Pulka-kayak (2011)

Tous les familiers de l'Arctique s’accordent sur les risques encourus à parcourir le pôle. La fréquence et la violence des tempêtes contribuent au fractionnement de plaques de plusieurs centaines de mètres de long. Chaussés de ski, tirant leur traîneau (pulka), les expéditeurs progressent alors dans des conditions délicates où les périodes de glisse alternent avec de périlleuses traversées de bras de mer (réchauffement climatique oblige). Dans de telles situations, les pulkas sont les seuls outils permettant ces franchissements. La chute à l’eau peut être fatale et bon nombre d’hommes et de femmes y ont perdu la vie ou des membres gelés. C’est à partir de ces quelques constatations que la «pulka-kayak» est née.

Une conception centrée utilisateur et contexte d'utilisation

Concevoir un objet pour des milieux aussi extrêmes nécessite une connaissance des expéditions polaires qui soit la plus large possible. C’est avec Nicolas Dubreuil (guides d'expédition polaire) qu’une phase d’analyse anthropotechnologique a été menée en amont de la conception proprement dite. L’enjeu était de comprendre le plus finement possible la place qu’occupent les pulkas dans une expédition polaire, comment elles sont utilisées, pourquoi, dans quel contexte, etc.

Ces observations et entretiens avec Nicolas Dubreuil et l’analyse d’autres situations de références ont permis non seulement d’établir un cahier des charges très précis mais aussi de constituer une «bibliothèque de références» utilisée comme source de créativité.
C’est sur cette base que les recherches esthétiques et techniques ont été menées toujours en collaboration étroite avec l'utilisateur final mais aussi avec Mathias Bavaud spécialiste en fibres composites et fabricant de la pulka-kayak et le Laboratoire de Productique et Robotique de la Haute École Arc qui a usiné le master (modèle à l'échelle utilisé pour la fabrication des moules).

L’objet issu de cette démarche de conception répond de manière optimale aux attentes et besoins de Nicolas Dubreuil. La prise en compte du processus de fabrication dès les premières recherches, permet de l’optimiser au maximum et réduire ainsi les coûts et le temps de production.

La pulka-kayak a fait ses preuves lors d’une expédition test au nord du Groenland :
«C’est la meilleure pulka que j’ai jamais utilisée en plus de 80 expéditions polaires avec des scientifiques et des équipes de reportages. En toute confiance, je peux la mettre entre les mains de personnes peu voire pas accoutumées au monde polaire. Elle est sécurisante...»,
commente Nicolas Dubreuil.

À voir aussi

Pulka-kayak, le film >

Remerciements

Projet réalisé au sein d'EDANA - Haute Ecole Arc Ingénierie
en collaboration avec Lise Rassat